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Pourquoi faire de l'éco-conception

Pourquoi faire de l’éco-conception ? Quel est le but de l’éco-conception ? Entamer une démarche d’éco-conception, c’est aussi porter un nouveau regard sur ses produits, en essayant de les optimiser pour qu’ils aient les mêmes fonctionnalités, tout en réduisant leurs impacts sur l’environnement. Au final, on veut une meilleure performance globale du produit sur l’ensemble de son cycle de vie. Cette vision des choses favorise la créativité et l’innovation.

L’éco-conception a pour objectif de réduire les impacts environnementaux d’un produit tout au long de son cycle de vie : de l’extraction des matières premières, à la production, la distribution, et son utilisation jusqu’à sa fin de vie. -

Les principes de l’éco-conception

L’éco-conception est une approche préventive. Toute activité humaine, économique ou non, a une influence sur l’environnement. Aucun produit ne peut revendiquer un impact nul sur l’environnement. L’éco-conception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des produits (biens ou services). Une démarche d’éco-conception permet une optimisation de l’emploi des ressources pour la production d’un produit. Cette optimisation se manifeste la plupart du temps sous forme de réduction de l’énergie nécessaire, la réduction de la quantité de matières premières, ainsi qu’une réduction des pollutions et des nuisances engendrées. En définitive, le but de l’éco-conception est de réduire, de façon préventive, les impacts environnementaux, tout en conservant la qualité d’usage des produits. C’est essentiellement une démarche de conception, qu’elle soit sophistiquée ou tout simplement de bon sens, dont le but est d’aboutir à une amélioration de la qualité écologique des produits.

Approche globale

L’éco-conception se caractérise par une démarche qu’on qualifie de multi-étapes, multicritères et multi-acteurs. À savoir : sur 30 entreprises ayant entrepris une démarche d’éco-conception, 26 ont noté une augmentation de leurs ventes.
40 % des entreprises qui ont augmenté leur profit grâce à l’éco-conception ont constaté que la marge sur les produits éco-conçus avait dépassé celle des produits fabriqués de manière traditionnelle (Source).

Les 4 niveaux de l’éco-conception

L’éco-conception est accessible à toutes les entreprises. On peut identifier plusieurs niveaux selon les besoins des entreprises.

Niveau 1 : Amélioration de produits (biens ou services)

Amélioration environnementale progressive de produits existants, en travaillant sur un ou plusieurs composants, sans modification majeure de technologie employée. Il peut s’agir d’optimiser le processus de conception du produit.

Niveau 2 : Reconception du produit

Approfondissement et temps de développement plus important que le niveau 1 pour reconcevoir le produit. Le concept du produit reste le même, il s’agit de repenser l’architecture du produit, en développant ou remplaçant certaines parties par de nouvelles.

Niveau 3 : Innovation fonctionnelle

Création d’un nouveau concept de produit ou d’une nouvelle technologie, en changeant la façon dont la fonction du produit est remplie. Il s’agit d’une innovation de rupture.

Niveau 4 : Innovation du système produits/services

Proposition de nouvelles organisations ou de nouveaux systèmes produits/services. Ce niveau peut nécessiter des modifications sur la chaîne de valeur, des infrastructures voire un changement culturel. Le modèle économique peut être modifié en passant, par exemple, de la vente du produit à la vente d’une fonction sous forme de service.
IMPORTANT : Il faut vérifier que le gain environnemental obtenu ne se fait pas au détriment d’autres aspects environnementaux. Se focaliser sur certaines caractéristiques du produit ou certaines étapes de son cycle de vie ne doit pas faire perdre pour autant la vision globale propre à l’éco-conception.

Les bénéfices

Se lancer dans l’éco-conception, c’est chercher à mieux connaître son produit en terme d’impacts sur l’environnement. Le but est de dresser un profil environnemental sur la fabrication, la distribution, l’utilisation et la valorisation du produit. Via cette approche, on découvre aussi des améliorations possibles en terme de qualité du produit, de fonctionnalité, de matières et de technologies utilisées. L’éco-conception ne présente pas seulement un intérêt économique. En effet, il y a plusieurs effets positifs insoupçonnés au premier abord qui découlent de la mise en place d’une démarche globale d’éco-conception en entreprise.

Répondre aux nouvelles demandes

Le premier effet est bien sûr celui de répondre aux nouvelles demandes du marché. Que ce soit dans un but de fidélisation ou d’attaque d’un nouveau marché. De nombreux consommateurs sont aujourd’hui à la recherche de produits fabriqués par des entreprises qui prennent en compte les enjeux environnementaux. le respect de l’environnement fait désormais partie de l’excellence d’un produit.
65% des consommateurs français prennent en considération les enjeux du développement durable dans leurs achats. 2 personnes sur 3 y attachent de l’importance même si la réalité économique rattrape parfois cette bonne intention (Source : Ethicity 2011)

Prendre position et communiquer correctement

Il s’agit aussi de prendre position dans un contexte médiatique devenu très sensible aux problématiques écologiques. Une erreur de communication dûe à une erreur de compréhension des enjeux de l'économie circulaire peut porter préjudice une entreprises, voir entraîner des boycotts de la part des consommateurs et donc un fort impact sur les ventes. Globalement, les entreprises qui font de l’éco-conception ont de meilleures relations avec l’ensemble des parties prenantes. Ces entreprises sont souvent citées comme exemple dans les médias et par les pouvoirs publics. Surtout avec l’apparition récente des applications mobiles comme Yuka, qui sont destinées à noter les produits en fonction de critères de santé ou d’impacts environnementaux. Une communication adéquate et réglementaire permet de diffuser une image plus innovante de vos produits et de votre entreprise grâce à l’environnement.

Un avantage compétitif

Entreprendre une démarche d’éco-conception permet aussi de réaliser une approche des coûts globaux. L’éco-conception permet de mieux maîtriser les coûts de fabrication d’un produit en étudiant l’intégralité de son cycle de vie : de l’extraction de matière à sa revalorisation ou son recyclage. Ainsi, chaque étape peut être associée à un coût et optimisé à la fois du point de vue de l’impact environnemental, mais aussi du point de vue économique. L’éco-conception est avant tout une démarche d’arbitrage entre des objectifs qui peuvent paraître contradictoires. C’est-à-dire trouver l’équilibre entre qualité, coûts, délais, sécurité et environnement. L’objectif d’une démarche d’éco-conception est triple. Il est simultanément les 3 axes de travail suivants : Les premiers pas d’une démarche d’éco-conception sont la plupart du temps faciles et peu coûteux à mettre en place. Souvent, il s’agit simplement de faire preuve de bon sens pour amener sur une réduction des coûts. Dans ce sens, l’éco-conception devient un avantage de compétitivité avec des possibilités importantes de réduction des coûts.
96% des entreprises estiment que l’éco-conception de produits a un effet positif ou neutre sur les profits de l’entreprise selon cette étude sur la profitabilité de l’éco-conception (Source).

Un cadre pour innover

L’éco-conception, c’est aussi un cadre d’innovation qui donne un sens à la recherche de solutions. Car proposer des solutions en faveur de l’environnement est très lié au secteur de l’innovation. La démarche d’éco-conception favorise une bien meilleure connaissance du cycle de vie des produits et donc le nombre d’opportunités pour innover. Comprendre de manière globale ses produits avec une approche cycle de vie, c’est aussi maîtriser le risque dans la chaîne de valeur et une plus grande capacité à penser des nouveaux produits ! Faire de l’éco-conception, c’est aussi provoquer une réaction concurrentielle, voire réglementaire de la part du marché. Il y a donc un avantage à être pionnier dans ce type de démarche pour garder cet avantage. Du côté des fournisseurs et des sous-traitants, un dialogue plus engagé et plus détaillé se met en place grâce aux discussions autour de la collecte d’informations pour identifier les flux.

Une cause commune

Du côté du management et de la gestion humaine de l’entreprise, l’éco-conception peut devenir un levier puissant pour la motivation interne. Qui, aujourd’hui, veut encore faire un métier qui n’a pas de sens ? Pour l’épanouissement au travail, la seule finalité économique n’est plus suffisante. Surtout pour les nouvelles générations et les nouveaux talents. Désormais pour la satisfaction des employés, l’implication dans une entreprise doit être globale : économique, sociale et centrée autour d’une valeur forte. Déployer une démarche d’éco-conception, c’est aussi amener dans l’entreprise la satisfaction d’agir en faveur de la planète et d’une gestion raisonnée des ressources naturelles. C’est aussi produire mieux et sur le long terme, et donc garantir la perpétuation de vos équipes. Et ce qu’on peut constater aussi, c’est une meilleure collaboration entre les différents services de l’entreprise. Car l’information doit être échangée, dans le but commun de l’économie circulaire.

Une meilleure motivation

L’éco-conception demande l’implication de tous les corps de métier au sein de l’entreprise. Une plus grande créativité ainsi qu’une plus grande motivation des salariés sont proposées dans le but de trouver des nouvelles façon de concevoir un produit.
D’après cette étude58% des entreprises estiment qu’une retombée importante de l’éco-conception était “l’augmentation de la motivation ou de la fierté des employés”.

Les enjeux de l’éco-conception

Démarrer une démarche d’éco-conception, c’est donner l’occasion à une entreprise de réfléchir à la pérennisation de ses filières d’approvisionnement en anticipant la raréfaction des ressources naturelles. En éco-concevant un produit, une entreprise va définir les enjeux environnementaux, identifier les améliorations possibles et agir de façon optimale sur les impacts environnementaux.
70%, c’est le pourcentage que peuvent atteindre certaines réductions d’impacts environnementaux à l’issue d’une démarche d’éco-conception portant sur un produit. Il est courant de pouvoir constater des réductions comprises entre 10 et 40%. (Source : Commissariat général au développement durable)

Eutrophisation des eaux

L’eutrophisation est “l’asphyxie” des eaux douces ou marines par l’accumulation d’éléments nutritifs comme les nitrates ou les phosphates dans le milieu aquatique. Ce phénomène provoque une prolifération d’algues qui consomment l’oxygène présent dans l’eau et mettent en danger la faune et le reste de la flore. Les principales causes sont les eaux usées domestiques et industrielles, l’agriculture et l’élevage intensifs. Les solutions à ce problème sont d’optimiser l’utilisation des engrais et de réduire les quantités de phosphates et de nitrates dans les produits ménagers.

Pollution photochimique

Les gaz émis lors de la combustion du charbon et du pétrole ont un autre effet néfaste sur l’environnement. Les oxydes d’azote et autres polluants issus des transports, sous certaines conditions climatiques (ensoleillement, peu de vent, etc.) vont former de l’ozone en basse altitude. L’ozone est un gaz à fort pouvoir oxydant qui peut dégrader certains matériaux et provoquer des troubles respiratoires. Les différents impacts environnementaux sont interdépendants. La pollution photochimique entraîne l’acidification des sols et de l’eau. Réfléchir à la pollution photochimique dans le cadre d’une démarche d’éco-conception, c’est optimiser et réduire l’utilisation des transports.

Toxicité de certaines substances

De nombreuses substances chimiques plus ou moins toxiques sont susceptibles d’être émises durant le cycle de vie d’un produit et présentent des risques pour l’Homme et les écosystèmes. Métaux lourds, solvants, pesticides sont des substances qui peuvent être très toxiques et provoquer des cancers. Éco-concevoir un produit peut consister à réduire la quantité et la toxicité de substances chimiques utilisées pour la fabrication des produits.

Épuisement des matières premières

Les matières premières minérales et énergétiques sont présentes en quantité finie sur Terre et ne sont pas renouvelables (à l’échelle humaine). Des matières aussi variées que l’or, l’argent, le pétrole, le cuivre, le lithium (…) en font partie, et les gisements exploitables à un coût admissible vont aller en se raréfiant. Il est donc indispensable de trouver des alternatives et de privilégier le recyclage et la réutilisation des produits à l’incinération.

Changement climatique (Effet de serre)

L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de maintenir sur Terre une température propice au développement de la vie. Les activités humaines amplifient trop rapidement ce phénomène pour que la plupart des espèces s’adaptent à la montée des températures. Le principal gaz générateur d’effet de serre est le CO2, mais le méthane, le N2O (…) participent également à l’effet de serre. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) espère contenir le réchauffement à 2 degrés à l’horizon 2100 avec des évolutions dans les énergies utilisées, en réduisant la part des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) dont la combustion émet du CO2. Mais cet objectif ne pourra être atteint que si l’on suit les trajectoires du scénario le plus ambitieux. Toutes les entreprises sont affectées à plus ou moins grandes échelles par le réchauffement climatique, et de nombreuses PME travaillent aujourd’hui à réduire leurs émissions de GES.

Diminution de la couche d’ozone

La couche d’ozone permet de filtrer une part importante des rayons ultraviolets nocifs du soleil. Mais l’utilisation de certains gaz (aérosols et réfrigérants) entraîne une diminution de cette couche protectrice. Les rayons ultraviolets passent ainsi plus facilement et perturbent le développement des animaux et de l’homme (cancers, brûlures…). Le protocole de Montréal, du 16 septembre 2009, a interdit l’usage de certaines substances chimiques responsables de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Depuis, celle-ci semble se reconstituer grâce au remplacement progressif des gaz concernés dans les produits et appareils.

Acidification

C’est l’augmentation de substances acidifiantes (acide sulfurique, acide chlorhydrique…) dans le sol, dans un cours d’eau ou dans l’air. Les principaux polluants responsables de l’acidification sont le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote (émis lors de la combustion du charbon et du pétrole) et sont véhiculés dans l’environnement, notamment par les pluies acides. Ces pluies entraînent des dommages sur la végétation et menacent l’équilibre de la biodiversité dans les zones affectées. La modernisation des installations et l’amélioration de l’efficacité énergétique permettent de limiter ce phénomène.